Une grande partie de la population n’a aujourd’hui que peu d’indulgence pour les activités forestières. Les coupes de bois sont particulièrement délicates. Il arrive souvent que les propriétaires et les collaborateurs des entreprises soient sévèrement critiqués et attaqués, que ce soit verbalement sur place, dans la presse écrite, ou sur les réseaux sociaux. Facebook et consorts transforment en effet chaque promeneur en forêt en un « reporter de terrain ». Les photos, interprétations et commentaires sont mis en ligne en quelques secondes. Le personnel forestier dans les zones rurales et urbaines est soumis à cette nouvelle approche de « couverture médiatique ».

Informer, oui, discuter, non

Au service d’exploitation forestière de la bourgeoisie de Liestal, nous appliquons le principe suivant : « Nous sommes heureux de fournir des informations complètes sur l’exploitation des forêts, mais nous n’en débattons pas. » La raison de cette limitation est que la volonté de discuter conduit souvent à une attente de la part du public qui ne peut pourtant pas être satisfaite.

Le service forestier communique à différents niveaux, notamment au sein du Conseil communal. Il est essentiel que l’exécutif, et donc la représentation de la propriété forestière, soit tenu informé des interventions en forêt et soutienne pleinement la stratégie de gestion. Toutefois, la signature du plan d’exploitation ne garantit pas à elle seule la réalisation de cet objectif. Il faut donner régulièrement des informations complémentaires. C’est pourquoi des documents de synthèse sont publiés dans le service. Ces documents présentent une prise de position motivée sur diverses questions forestières. Ils sont officiellement approuvés par le Conseil communal et diffusés sur le site Internet de la bourgeoisie.

L’information est assurée par la hiérarchie

Il est tout aussi important que les collaborateurs sachent quel est leur rôle dans le processus de communication. Par exemple, s’ils sont vivement apostrophés par des promeneurs en forêt, ils ne doivent pas s’engager dans un échange animé, mais plutôt renvoyer ces personnes directement à leur supérieur. Ils peuvent bien sûr fournir des informations générales ; toutes les requêtes de renseignements par courrier et les évaluations personnelles restent cependant du ressort de la hiérarchie. Et chaque demande, même chargée d’affectivité, doit être traitée de manière objective et professionnelle.

Deux fois par an, des visites guidées publiques sont organisées en forêt. Une ou deux fois par an, notre service forestier publie également un article sur un sujet d’actualité relatif à la forêt dans le bulletin d’information municipal « Liestal aktuell ». Cependant, d’après nous, l’information sur le terrain pour les promeneurs en forêt est la plus importante. Parce qu’une intervention forestière, en particulier une opération d’abattage, est une sorte de communication non verbale : chaque promeneur en forêt peut se poser des questions et également exprimer très rapidement son opinion à un large public.

Principes pour les coupes

Au cours des trois dernières années, le service forestier de la commune de Liestal s’est penché avec attention sur le thème « Information et signalisation » et a créé divers instruments.

  1. En principe, une route forestière n’est pas fermée pendant une coupe. Cela n’est possible que si une déviation peut être signalée. Dans la plupart des cas, nous devons accepter que les promeneurs en forêt traversent la coupe. Toutefois, on installe toujours un panneau d’avertissement, avec un texte d’information. Celui-ci inclut un extrait de carte présentant l’extension de la coupe. Nous y indiquons qu’il peut y avoir des perturbations et des temps d’attente et que les instructions du personnel forestier doivent être respectées. Si la zone est délimitée par des bâches, on utilise une latte transversale et des piquets métalliques ou des poteaux sur pied, ainsi que des flèches de déviation officielles. Nous nous abstenons généralement de fixer les bâches aux arbres avec des cordes pour éviter de créer un piège pour les cyclistes.
  2. Au plus tard après la fin de la coupe, un texte standard adapté au type d’abattage est affiché sur place pour décrire l’objectif de l’intervention forestière. Ce texte compréhensible pour les profanes, qui tient sur une feuille A3, est écrit en lettres capitales de telle sorte qu’il peut être lu sans lunettes. Selon le contexte, les bâches d’information de ForêtSuisse sont également mises en place. Ces installations sont démontées après un certain temps.
  3. Une attention toute particulière a été portée à la manutention du matériel. Finalement, une remorque a été acquise et convertie afin que tout le matériel puisse y être installé. Les divers objets ont été achetés en quantité suffisante pour que plusieurs opérations d’exploitation forestière puissent être signalées simultanément et, si nécessaire, la nuit. La remorque peut également être utilisée pour des interventions d’entreprises tierces : les entrepreneurs forestiers n’ont alors plus qu’à veiller à ce que l’installation soit contrôlée quotidiennement, puisque tout est fourni par le service forestier. Il est également très important de supprimer les barrières le week-end ou lors d’interruptions prolongées, sinon elles ne seront plus respectées. Bien entendu, nous conservons un petit stock de matériel au dépôt afin de pouvoir procéder rapidement à une fermeture lorsque la remorque est en service quelque part.

Une meilleure transparence des coûts

La construction de cette remorque, l’achat du matériel de signalisation ainsi que la mise au point de la procédure ont représenté un investissement important, mais que nous considérons comme judicieux, car il constitue la base d’une intervention professionnelle. Nous sommes convaincus que le bilan est positif : grâce à ce professionnalisme, le travail en forêt et les réponses aux questions sont moins stressants. Nous recevons d’ailleurs régulièrement des commentaires positifs du public sur ces textes d’information et sur cette signalisation.

Un poste de coûts distinct « Barrières et signalisation » a été introduit dans la comptabilité horaire. Tous les employés sont tenus de noter le temps investi pour cette mission. De cette manière, il est possible de justifier aux propriétaires forestiers l’ampleur du travail qui est nécessaire pour ces actions. Pour le service forestier de la bourgeoisie de Liestal, c’est une nouvelle étape sur le chemin de la transparence des coûts pour la gestion forestière.

Traduction: TTN