Les espèces fruitières sauvages sont les ancêtres de nombreuses sortes d'arbres fruitiers de nos vergers. Ces essences de nos forêts et de nos bosquets champêtres sont particulièrement précieuses sur le plan écologique. Certaines d'entre elles comptent au nombre des essences rares et menacées de Suisse et sont particulièrement favorisées par la Confédération. Les espèces suivantes font partie des arbres fruitiers sauvages:
- Pommier sauvage (Malus sylvestris)
- Poirier sauvage (Pyrus pyraster)
- Néflier (Mespilus germanica)
- Cormier (Sorbus domestica)
- Alisier torminal (Sorbus torminalis)
- Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia)
- Alisier blanc (Sorbus aria)
Les haies composées d'essences variées ont également un rôle écologique non négligeable et favorisent localement une forte biodiversité. Parmi les essences remarquables de nos haies figurent l'aubépine mais aussi d'autres espèces indigènes telles que l'épine noire, l'églantier, le chèvrefeuille, etc.
Le feu bactérien met en danger les arbres fruitiers à pépins et attaque l'aubépine
Le feu bactérien (Erwinia amylvora) est une maladie bactérienne qui s'attaque aux arbres fruitiers à pépins et à différents arbustes sauvages et d'ornement. Lorsque les conditions sont favorables, la maladie se propage très largement et cause des dégâts considérables. Les plantes infectées risquent de dépérir en une seule saison. Depuis 2002, la stratégie de lutte de la Confédération repose sur la protection des précieux vergers à hautes tiges, des cultures fruitières d'une certaine étendue et des pépinières (objets protégés). Ces objets et leur environnement sont soumis à des contrôles plus stricts de détection du feu bactérien.
Le feu bactérien comporte-t-il un risque pour les arbres fruitiers sauvages?
Il n'est pas clairement établi que le feu bactérien comporte un risque de contamination pour les espèces fruitières sauvages. Nos connaissances sur la sensibilité de ces espèces sont lacunaires. Il a été constaté que l'alisier blanc est assez sensible à cette maladie tandis que le sorbier des oiseleurs et le néflier ne le sont que modérément. L'alisier de Suède (Sorbus intermedia), planté relativement souvent dans les jardins et les parcs, semble être résistant.
La vulnérabilité des autres arbres fruitiers sauvages n'est pas connue. Aucune attaque n'a été annoncée jusqu'à présent dans l'ensemble de l'aire de répartition de ces espèces. A ce jour, les arbres fruitiers sauvages n'ont pas été soumis à un contrôle systématique; il convient cependant, pour le moment, de les considérer comme des hôtes potentiels du feu bactérien. Favoriser les espèces fruitières sauvages comporte un risque de contamination des cultures fruitières à partir de peuplements-hôtes du feu bactérien, situés dans des forêts et des haies voisines (dégâts aux objets protégés); cela pourrait aussi entraîner l'attaque ou la destruction de peuplements fruitiers qui viennent d'être créés ou développés (dommages pour l'économie forestière et la protection de la nature).
Fig. 2 - Symptômes du feu bactérien sur un pommier domestique. Photo: FAW Wädenswil
Recommandations en vue de favoriser les espèces fruitières sauvages compte tenu du risque de contamination par le feu bactérien
Présence d'espèces fruitières aux alentours d'objets protégés1 (à moins de 500 m) | Présence d'espèces fruitières à plus de 500 m de distance d'objets protégés | |
Plantation | Non (moratoire de 5 à 10 ans) | Oui, exception faite de 250 m autour d'un foyer actuel2 de feu bactérien Achat de plants sains de provenances adéquates (matériel de pépinières avec passeport phytosanitaire) |
Rajeunissement naturel | Oui | Oui |
Contrôle3 et annonce | Deux fois par an (6 semaines après la floraison et 1 mois après l'attaque) Couper immédiatement en profondeur les branches suspectes lors de contrôles d'hiver: sans test en laboratoire (év. cartographier) | Contrôle sommaire de la lisière de la forêt et des haies (aubépine comprise) Contrôle détaillé des peuplements de fruitiers sauvages par le garde forestier une fois par an, au cours de la période allant de juillet à la mi-août. Attention redoublée lors des contrôles de détail à 250 m autour de la zone infectée. |
Mesures d'accompagnement | Transformer les haies d'aubépines4 avoisinantes en un peuplement mélangé
| Transformer les haies d'aubépines avoisinantes en un peuplement mélangé et tailler à hauteur d'homme pour faciliter le contrôle de la haie |
Mesures en cas d'attaque | Enlever les plantes | Enlever en principe les plantes, sauf dans les zones infectées5 |
Adresses importantes
- Protection de la forêt suisse
Institut fédéral de recherches WSL
CH-8903 Birmensdorf
waldschutz @ wsl.ch - Station fédérale de Changins
Inspectorat phytosanitaire
Case postale 254
CH-1260 Changins
lukas.schaub @ rac.admin.ch - Eidgenössische Forschungsanstalt für Obst-, Wein- und Gartenbau
CH-8820 Wädenswil
feuerbrand @ faw.admin.ch
Traduction: OFEV
Révision: Michèle Kaennel Dobbertin (WSL)