En Europe centrale, les populations sylvicoles situées en bord de cours d’eau sont naturellement dominées par les feuillus. En région montagneuse, les résineux jouent également un rôle important dans ce type de forêt. Depuis que l’épicéa, essence à croissance rapide, a commencé sa conquête du continent européen au milieu du 19e siècle, on a assisté à une plantation de cette essence sur des sites peu adaptés, par exemple des ripisylves fortement influencées par les eaux de nappe et de surface. Pour l’exploitation sylvicole, cet état de fait représente un facteur de risque car, sur ce sol non adapté, l’enracinement de l’épicéa est souvent insuffisant. Sur le plan écologique, cette omniprésence de l’épicéa a des effets négatifs sur l’équilibre naturel : apport d’aiguilles dans les cours d’eau, réduction de la luminosité pour la végétation accompagnant les cours d’eau ou extraction de sédiments fins par le réseau racinaire plat de l’épicéa qui ne participe que peu à la fixation des sols. Ce n’est que dans les altitudes les plus élevées de la moyenne montagne (c’est à dire au delà de 1.100 m) que les pessières humides sont localement adaptées à des sols humides.

Dans les autres sites de moyenne montagne, les populations sylvicoles dominées par l’épicéa et situées en bordure de cours d’eau sont, dans le cadre de la Directive pour une sylviculture naturelle, appliquée au Bade-Wurtemberg (MLR, Directive pour le développement des forêts 2014), prédestinées pour une transformation en forêt naturelle ou proche du naturel. Toutefois, pour mettre en place une population sylvicole naturelle ou proche du naturel et qui soit adaptée au milieu, il est nécessaire de disposer de solides connaissances des associations sylvicoles naturelles en bordure des cours d’eau.

Associations sylvicoles au bord de petits cours d’eau

L’objet des présents travaux est de décrire les principaux types d’associations sylvicoles rencontrées en bordure de petits cours d’eau de moyenne montagne et de les présenter sous forme de fiches techniques. La distinction que l’on établit entre ces différentes associations sylvicoles se base sur les conditions hydrologiques et la fréquence des crues. Dans les ripisylves véritables, la fréquence des crues est moyenne à importante. Les forêts humides, par contre, se distinguent par la présence d’une eau de nappe proche de la surface, au mouvement hydrologique plus ou moins marqué. Enfin, les forêts de ravin peuvent également être considérées comme forêts humides car elles sont implantées le long de cours d’eau situés au fond de vallées et présentant une forte humidité de l’air et des sols (généralement des vallées fluviales). La forme de la vallée (vallée fluviale, en auge, glaciaire, etc.) est un facteur déterminant pour la présence ou l’absence d’une ripisylve. Les autres facteurs de différenciation sont l’altitude, les spécificités climatiques, le type, la fréquence et la durée des crues et des basses eaux, ainsi que leur vitesse d’écoulement.

Aux alentours de cours d’eau de moyenne montagne en milieu sylvicole et le long de ceux-ci, les broussailles de saules ne jouent qu’un rôle secondaire. Les raisons en sont les suivantes : une population sylvicole proche du naturel induit un fort degré d’ombrage. Or les saules sont des essences pionnières qui ont besoin d’un fort ensoleillement. En outre, les vallées profondes et étroites offrent peu de possibilités à leur installation. Il en va de même des zones présentant une déclivité plus faible mais restant humide une grande partie de l’année.

1. Ripisylves véritables (profil sous forme de fichier PDF)

Pour les forêts implantées à proximité de ruisseaux ou rivières, les crues de durée et de fréquence variables sont un élément déterminant. De plus, la proximité du cours d’eau induit souvent une forte variation du niveau des eaux de nappes.

1.1 Aulnaie à stellaire des bois (aulne glutineux)

1.2 Aulnaie à frêne (aulne glutineux)

1.3 Ripisylve à aulne blanc

2. Forêts humides et marécageuses (profil sous forme de fichier PDF)

Forêts aux sols aux taux alcalins différents avec présence temporaire ou constante d’eau de nappes affleurante ou d’eau d’infiltration, présence momentanée d’eaux stagnantes du fait de la présence d’eau de nappes.

2.1 Aulnaie de marais à frêne (aulne glutineux), synonyme : Frênaie à aulne avec merisier à grappes (Pruno-Fraxinetum)

2.2 Pessière marécageuse

3. Forêts de gorges et à gros blocs (profil sous forme de fichier PDF)

Forêts riches en feuillus nobles sur coteaux pentus, dans des gorges, sur perré de gros blocs ; sites en mouvement ou consolidés.

3.1 Frênaie à érable de gorge

Références

  • Riecken U., Ries U., Symank A. (1994): Rote Liste der Biotoptypen der Bundesrepublik Deutschland. Schriftenreihe für Landschaftspflege und Naturschutz 41: 184 S. Bonn, Bad Godesberg.
  • Oberdorfer E. (1992): Süddeutsche Pflanzengesellschaften. Teil IV: Wälder und Gebüsche. 2. Auflage. Jena. Textband 282 S., Tabellenband 580 S.
  • Reidl K., Suck R., Bushart M., Herter W., Koltzenburg M., Michiels H.-G. & Wolf Th., (2007): Potenzielle Natürliche Vegetation von Baden-Württemberg mit Karte im Maßstab 1: 200.000. In: Landesanstalt für Umwelt und Messungen Baden-Württemberg (LUBW).

Traduction

  • dialogos GbR
  • 79100 Freiburg