Felix Ineichen, biologiste et médecin du travail à la Suva, répond aux questions d’actualité à ce sujet.  

Felix Ineichen, les tiques sont particulièrement actives au printemps. Comment peut-on s’en protéger?

Après une balade en forêt, dans les sousbois ou dans les champs, il faut toujours examiner sa peau. Les tiques se fixent volontiers au creux du genou, dans l’aine et sous les aisselles. De manière générale, on recommande de porter des vêtements de couleur claire et bien fermés. Sur un fond clair, les tiques se voient mieux et s’enlèvent facilement avant d’avoir eu le temps de piquer leur hôte. Il est également conseillé de vaporiser un spray antitiques sur la peau et les vêtements.

Pourquoi les tiques sont-elles si dangereuses?

Les tiques peuvent transmettre des agents pathogènes aux êtres humains. En Suisse, il s’agit avant tout de la méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE), ou encéphalite à tiques, d’origine virale, et de la borréliose, également appelée maladie de Lyme, d’origine bactérienne. Chez l’homme, l’infection virale peut provoquer des méningites, mais aussi, dans certains cas rares, de graves maladies touchant le cerveau et la moelle épinière.

Contrairement à la méningo-encéphalite verno-estivale, la maladie de Lyme est relativement fréquente et cause des inflammations cutanées, articulaires, cardiaques et (ou) neurologiques. La Suva enregistre environ 9000 cas de piqûres de tiques chaque année.

Quelle est la fiabilité des tique-tests permettant d’estimer le risque de borréliose après une piqûre de tique?

Seuls 5 à 50% des tiques sont porteuses de borrélies, c’est-à-dire des bactéries qui peuvent rendre malade. Et les tiques, même infectées, ne transmettent la borréliose que lorsqu’elles restent fixées sur la peau pendant un laps de temps relativement long et vraisemblablement plus de 24 heures. Dans de nombreux cas, ce genre d’examen ne sert donc strictement à rien. Mais il ne faut pas oublier non plus que, même si l’on ne peut pas prouver qu’une tique était porteuse de borrélies, le risque d’infection par une autre piqûre de tique, qui n’a pas été détectée, demeure possible. Le Centre national de référence pour les maladies transmises par les tiques (CN RT) de l’Université de Neuchâtel s’est exprimé dans ce sens. Les tique-tests ne sont pas conseillés.

Quelles mesures de protection existent en Suisse, mis à part le tique-test?

L’une des mesures appliquées dans le monde de l’exploitation forestière en Suisse consiste à porter des vêtements de protection imprégnés d’un produit répulsif contre les tiques. La substance active, dénommée perméthrine, s’utilise depuis longtemps dans de nombreux domaines et se retrouve notamment dans les sprays anti-insectes. Elle est absorbée par la peau, et certains estiment qu’elle peut avoir un effet cancérogène. Il est donc important de soupeser la part des avantages entre ce type de protection contre les tiques et les risques liés à la substance active utilisée.

La recherche développe-t-elle de nouveaux produits?

L’Autriche et l’Allemagne mènent une étude sur un gel antibiotique. Il s’applique directement sur la piqûre après avoir retiré la tique et permet de lutter contre les borrélies pour empêcher l’apparition d’une maladie. Les résultats concernant son efficacité ne sont pas encore parus. Mais il est trop tôt pour dire si ce gel sera commercialisé un jour.

Il y a des progrès concernant les mesures de protection en même temps qu’une évolution des maladies transmises par les tiques, non?

C’est juste. On a entendu parler récemment de la «neoerhlichiose», une maladie jusqu’ici inconnue en Suisse. Elle se manifeste par une fièvre récurrente, un malaise généralisé et une perte de poids. Selon les connaissances actuelles, cette maladie se soigne aisément par traitement antibiotique. Une étude menée

Les nombreux effets du réchauffement climatique se répercutent-ils aussi sur le nombre de tiques?

Il ne serait pas sérieux de vouloir faire des prévisions à ce sujet. Les spécialistes de l’Université de Neuchâtel ont fait preuve de la circonspection nécessaire à cet égard: l’une des conséquences du changement climatique à retenir est que la densité de tiques infectées par des borrélies augmentera dans certaines régions de Suisse. Il se pourrait que les virus responsables de la MEVE deviennent moins fréquents à basse altitude et plus fréquents à une altitude plus élevée.

Piqûre de tique: accident ou maladie? Aux termes de la loi «est réputé accident toute atteinte dommageable, soudaine et involontaire, portée au corps humain par une cause extérieure extraordinaire». La piqûre de tique répond à ces critères, et les assureurs-accidents la considèrent comme un accident (lésion cutanée avec risque d’infection). Les coûts sont pris en charge par l’assureur-accidents. Cela est également valable en cas d’éventuelles séquelles tardives pouvant se manifester dans certains cas isolés, dans la mesure où il existe un lien de causalité prépondérant entre la piqûre de tique et les troubles de la santé apparus.

Mesures de protection Bien qu’il existe de nouveaux produits (gel antibiotique, vêtements imprégnés, tique-tests), il n’y a pas de protection absolue contre les maladies transmises par les tiques. Certaines précautions permettent de réduire le risque de piqûre de tique. Eviter les taillis et les broussailles en forêt et au jardin pour ne pas entrer en contact avec des tiques.Porter des vêtements fermés clairs (sur un fond clair, les tiques se voient mieux et s’enlèvent facilement avant de piquer leur hôte). Vaporiser un spray antitique sur sa peau et ses vêtements. Examiner sa peau après toute activité en forêt ou au jardin. En cas de tique fixée sur la peau: l’enlever le plus rapidement possible en utilisant un tire-tique ou une pince à épiler.

Piqûre de tique: accident ou maladie?

Aux termes de la loi «est réputé accident toute atteinte dommageable, soudaine et involontaire, portée au corps humain par une cause extérieure extraordinaire». La piqûre de tique répond à ces critères, et les assureurs-accidents la considèrent comme un accident (lésion cutanée avec risque d’infection). Les coûts sont pris en charge par l’assureur-accidents. Cela est également valable en cas d’éventuelles séquelles tardives pouvant se manifester dans certains cas isolés, dans la mesure où il existe un lien de causalité prépondérant entre la piqûre de tique et les troubles de la santé apparus.

Mesures de protection

Bien qu’il existe de nouveaux produits (gel antibiotique, vêtements imprégnés, tique-tests), il n’y a pas de protection absolue contre les maladies transmises par les tiques. Certaines précautions permettent de réduire le risque de piqûre de tique:

  • Eviter les taillis et les broussailles en forêt et au jardin pour ne pas entrer en contact avec des tiques.
  • Porter des vêtements fermés clairs (sur un fond clair, les tiques se voient mieux et s’enlèvent facilement avant de piquer leur hôte).
  • Vaporiser un spray antitique sur sa peau et ses vêtements.
  • Examiner sa peau après toute activité en forêt ou au jardin.

En cas de tique fixée sur la peau: l’enlever le plus rapidement possible en utilisant un tire-tique ou une pince à épiler.