Auteur(s): | Monika Burri, Maja Schniepper (Gruner AG) |
Rédaction: | WSL, Suisse |
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Évaluation: |
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Les chenilles de certaines espèces de papillons possèdent des poils urticants pouvant provoquer de fortes démangeaisons, de l’urticaire, mais aussi des irritations des voies respiratoires et des yeux. La prudence est donc de mise lors de l’entretien des arbres, lisières ou haies.
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Fig. 1 -
Chenilles de la processionnaire du chêne Photo : Entomologie (WSL) |
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Fig. 2 - Chenilles de la processionnaire du pin Photo: Entomologie (WSL)
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Lors de l’entretien des lisières de forêts ou des haies le long des routes, trois espèces de papillons peuvent entraîner des atteintes à la santé car le contact des poils urticants de leurs chenilles avec la peau, les muqueuses et les voies respiratoires est susceptible de provoquer des brûlures ou réactions allergiques. Il s’agit des espèces suivantes :
Nous associons généralement les papillons à des messagers de l’été, colorés et virevoltants. Certains d’entre nous savent que leurs chenilles peuvent être particulièrement gourmandes. C’est ainsi que la piéride du chou se nourrit dans nos jardins potagers. La phalène brumeuse peut endommager les arbres fruitiers en dévorant les boutons, les feuilles et les fleurs. La chenille tisseuse enveloppe les branches dont elle a dévoré les feuilles, et son environnement dans une toile blanche. Les chenilles du bombyx disparate peuvent, lors de leur reproduction massive heureusement rare, défolier des forêts entières, et inquiéter les riverains lorsqu’elles envahissent par centaines ou milliers les jardins et les maisons.
Toutes ces espèces tissant des toiles ou des nids bien visibles et dévoreuses de feuillages attirent certes notre attention, et sont plus ou moins néfastes aux cultures, mais elles n’ont aucun impact sur la santé.
Les trois espèces mentionnées plus haut attirent également l’attention avec leurs nids, leurs toiles, leur appétit pour les feuillages et leurs processions de chenilles. Mais en outre, elles peuvent être nocives pour la santé humaine. Leurs chenilles possèdent des poils urticants pouvant provoquer de fortes démangeaisons et de l’urticaire, mais aussi des irritations des voies respiratoires et des yeux.
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Fig. 3 - Nid de processionnaire du pin |
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Fig. 4 - Chenille du cul brun Photo: Beat Fecker (WSL) |
Les poils urticants protègent les chenilles et les autres stades de développement (chrysalide, papillon, œuf) de leurs prédateurs.
Les poils urticants du cul brun sont moins actifs, mais sont présents pour la protection de tous les stades de développement: les poils, qui sont formés uniquement par les chenilles, sont incorporés dans le cocon des chrysalides, et la femelle s’en frotte l’arrière-train pour qu’ils se déposent sur les œufs lors de la ponte.
Lors du contact avec des poils urticants de culs bruns, de fortes démangeaisons peuvent apparaître quelques heures à peine après le contact, mais éventuellement pendant plusieurs jours. Les rougeurs restent peu apparentes dans le cas d’un contact avec le cul brun. Par contre, les fortes démangeaisons peuvent provoquer des insomnies. En cas de contact avec les poils urticants de la processionnaire du chêne ou de la processionnaire du pin, d’autres effets peuvent être constatés:
Pour les chenilles processionnaires, la sensibilité et l’intensité de la réaction des personnes touchées augmentent lors d’une répétition du contact avec les chenilles.
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Fig. 5 - Conséquences possibles du contact avec les poils urticants de la processionnaire |
Un problème de santé dû aux chenilles est considéré comme un accident par les assurances (à l’instar d’une morsure de tique).
Lorsque l’on constate un foyer d’une espèce à poils urticants, il faut choisir parmi les mesures suivantes:
Pour les culs bruns et les processionnaires du pin, l’élimination totale des nids d’hiver apparents permet d’éradiquer le foyer, tout du moins jusqu’à l’automne suivant.
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Fig. 6 -
Bombyx laineux Photo: Beat Wermelinger (WSL) |
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Fig. 7 -
Chenille tisseuse Photo: Beat Wermelinger (WSL) |
Les espèces inoffensives de biologie similaire, dont les populations peuvent être éventuellement menacées, ne doivent pas être combattues:
Répandu dans le Valais, sinon isolé dans le Tessin, la vallée du Rhin dans les Grisons, la région de Zurich, la région du Walensee. Doit être protégé en raison de sa rareté, n’éliminer en aucun cas les nids!
Neuf espèces très ressemblantes, en général fréquentes et largement répandues
Les trois espèces munies de poils urticants étaient autrefois plus répandues et plus fréquentes en Suisse. Les populations ont cependant été fortement réduites à la suite de l’utilisation irraisonnée d’insecticide en agriculture. Aujourd’hui elles sont, comme dans les pays voisins, à nouveau en progression. Cette extension est favorisée par le réchauffement du climat. Vous trouverez les cartes de répartition dans les fiches que vous pouvez télécharger ci-dessous.
La processionnaire du pin est connue depuis longtemps dans certaines régions du sud de la Suisse. Le renforcement de la présence des processionnaires du chêne et des culs bruns est observé depuis le début des années 1990: pour la première rarement, pour le deuxième beaucoup plus fréquemment. Pour les trois espèces, des pullulations sont possibles.